QUAND LA MORT FRAPPE
Quand la mort frappe, elle ne fait pas de détail,
elle ne fait pas de quartier
C'est drôle : depuis toujours, parler de la Mort comme d'une entité,
ou comme d'une personne, me semblait déplacé, grotesque,
et voilà qu'aujourd'hui,
elle s'invite chez moi et me serre les entrailles
« A brûler après ma mort – Correspondance entre Papa et moi » :
voilà le déclencheur ;
banal message laissé sur une banale boîte à chaussures soigneusement enveloppée :
voilà la mort qui s'invite chez moi !
Il y aurait donc un avant et un après elle !
Je ne veux pas qu'elle gagne :
dès demain j'irai voir ma mère, et lui dirai :
Confie-moi ces écrits,
laisse-moi en faire le terreau de ce que je veux construire à mon tour :
ce que tu as vécu, aimé, souffert ne sera pas perdu :
donne-le moi ; je le confierai moi-même à mes enfants.
En ces jours de soleil de début juillet
elle n'a pas honte de s'inviter, la mort :
en quelques jours elle a frappé le père de mon voisin,
la mère d'un collègue et ami,
et elle me nargue par ce message comme venu d'outre-tombe...
Quand donc s'arrêtera-t-elle ?
Où trouver les forces qui peuvent nous permettre de lui faire face ?
Où ? Si ce n'est dans les bras d'un être aimé ?
Qui accepte mon chagrin, et ma peur, et mes pleurs...
Le 3 juillet 2009.